jeudi 12 janvier 2012

Comptes là-dessus et bois de l'eau fraîche...!

Ce matin, le désormais nouveau secrétaire national à l’opinion de l’UMP, Guillaume Peltier, était sur les ondes de la radio RMC dans l’émission quotidienne « Les Grandes Gueules ». (106 fm sur Rennes, et 107.2 fm sur Tours)
A la question des deux complices, Marchal et Truchot, de savoir ce qu’ils pouvaient lui souhaiter de mieux pour l’année 2012, celui-ci a répondu qu’il « aimait profondément la Touraine »  et qu’il espérait vraiment la représenter à l’Assemblée Nationale à partir de juin prochain.

A l’heure où les médias et le grand public par la même occasion, découvrent le « phénomène » Peltier, tantôt sur France 2 face à Najat Vallaud-Belkacem , ou bien dans la presse écrite à travers des portraits signés Marianne et Le Point. On le retrouve également sur la toile, dans LeMonde.fr ou encore dans deux articles de Médiapart, la nouvelle coqueluche des dirigeants du parti majoritaire semble se sentir, communiquant professionnel qu’il est, comme un poisson dans l’eau.

Alors bien sûr, se contenter de le présenter ici n’aurait qu’un intérêt second, puisqu’aujourd’hui son passé décomplexé (pas tant que ça) est connu de tous : ancien membre du syndicat UNI lors de ses années universitaires puis du Front National, il devient ensuite membre du MNR avant d’être officiellement le bras droit et porte parole du MPF de Philippe De Villiers, pour le compte duquel il participe activement à la campagne contre l’« Islamisation ».
Enfin après de bons et loyaux services rendus à l’extrême droite, certainement tenté par l’exercice du pouvoir il rejoint la droite tourangelle mi-2009 pour y prendre l’importance qu’on lui connait aujourd’hui, malgré son opposition à cette dernière, étiqueté divers droites lors des municipales 2008 (Tours)  et sa défaite sous la bannière UMP cette fois-ci lors des cantonales 2011 sur le canton de Tours Sud.

Mais au-delà de cela, et parce qu’en expliquant simplement que Guillaume Peltier fut longtemps à l’extrême droite, avant finalement de ne faire qu’un tout petit pas  en rejoignant la droite extrême, nous n’avons pas décrit le cœur du problème :

En effet ce même Guillaume Peltier qui explique cet atypique passé par « une erreur de jeunesse », ne semble au contraire n’avoir rien perdu de ses idéologies d’antan.
Ce matin même sur RMC, après avoir expliqué qu’en France « ça ne va pas moins bien qu’avant » (1er sursaut), et avoir qualifié Guy Bedos « d’ultra gauche caricaturale parisienne sectaire et dogmatique » (rien que ça) en vient enfin à ses premiers amours.
Qualifiant Claude Guéant de ministre le plus républicain parmi les ministres (2ème sursaut), il s’empresse de justifier la politique d’exclusion menée par ce dernier, et dont beaucoup aujourd’hui en subissent les conséquences en Indre et Loire et en France, allant même jusqu’à parler, tenez vous bien, de « services rendus aux français de France. » Continuant sur sa lancée, il se targue ensuite d’être fier d’avoir une telle politique pour la première fois sous la cinquième République, et il continue - la machine s’emballe - considérant même que cette politique d’expulsions « est insuffisante »…

A la question suivante, il enchaîne, interrogé sur les propos d’Eva Joly sur les jours fériés à la carte (que je ne cautionne pas, autre débat), il s’écarte du sujet en expliquant carrément que la France est un « pays laïque aux racines chrétiennes » avec « 2000 ans d’histoire ».
C’est à ce moment précis qu’intervient mon troisième et dernier sursaut en même temps que se termine l’émission.

Cela confirme alors à ceux qui en doutaient encore, que non bien évidemment, Guillaume Peltier n’a pas changé : celui qui appartenait hier à l’extrême droite décomplexée, prônant l’anti-islam, jouant sur les peurs, luttant au sein de l’association Jeunesse Action Chrétienté qu’il a cofondé contre l’homosexualité et le PACS, défendant la priorité nationale et demandant l’exclusion massive d’étrangers est toujours le même.

Ce dernier a simplement mis un voile de fumée sur qui il est vraiment, mais comme disait un jour Michel Field à Jean Marie Le Pen  « il n’y a pas besoin de gratter beaucoup pour voir le vrai visage ».
J’en veux pour preuve ses plus proches alliés et ses plus fervents défenseurs au sein de l’UMP…
-Brice Hortefeux d’abord, ancien ministre de l’immigration et dont on se souvient de sa blague « sur les auvergnats », propos  qualifiés par les magistrats de la Cour d’appel  « d’outrageants » et « méprisants »…
-Hervé Novelli, baron de la droite tourangelle, ancien membre du groupuscule d’extrême droite, Occident.
-Et bien sûr Philippe Briand, autre baron de la droite tourangelle et peu connu pour ses positions modérées, et qui considère aujourd’hui Guillaume Peltier, comme son fils spirituel.

Au final, Guillaume Peltier est en fait le symbole de cette droitisation croissante de l’UMP, celle là même qui permet aujourd’hui, à Marine Le Pen d’avoir une place centrale sur l’échiquier politique. A tel point qu’il n’est pas à exclure, qu’à travers des personnages comme lui, à l’instar de ce que révélait Médiapart dernièrement, l’UMP effectue lors de futures élections un rapprochement avec le Front National.

Alors nous devons le dire tout net, nous ne voulons pas que Guillaume Peltier représente la première circonscription d’Indre et Loire durant la prochaine mandature législative.
Aux côtés de Jean Patrick Gille, le député socialiste sortant, cette circonscription est parfaitement représentée avec des valeurs et des projets cohérents et humanistes.

Nous ne souhaitons pas que cette Touraine, terre de nombreuses associations défendant les droits de l’Homme, l’égalité et le vivre ensemble devienne le fief d’une droite dure, extrême aux discours dangereux pour l’avenir de notre pays.


1 commentaire:

  1. J'approuve totalement. Et le triste exemple de G. Pelletier démontre parfaitement la porosité de la "frontière droite" de l'UMP, qui est décidément bien mal gardée ! Nous nous retrouvons donc aujourd'hui avec un Front national officiel qui chatouille les 20% d'intentions de vote pour l'élection présidentielle, et un Front national "réel" finalement beaucoup plus étendu, formant un continent idéologique qui influe jusqu'au coeur de la droite censément républicaine.

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